Canada/Les municipalités font front commun pour obtenir plus de financement

Publié le 06/06/2024 | La rédaction

Canada

Toujours plus de services à offrir, mais avec un financement limité : les municipalités canadiennes estiment que leur cadre financier n’est pas soutenable. Elles demandent une réunion au sommet avec les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux pour le revoir.

Dans un rapport publié jeudi à l’occasion de son congrès à Calgary, la Fédération canadienne des municipalités (FCM) appelle Ottawa à augmenter les transferts de 2,6 milliards de dollars par an pour atteindre un total de 5 milliards de dollars.

Elle souhaite aussi que ce montant soit indexé sur la croissance pour faire face à l’afflux toujours plus important de population et de services à fournir.

Elle s’attend au même coup de pouce du côté des gouvernements provinciaux et territoriaux, leur demandant également 5 milliards de dollars en nouveaux fonds à l’échelle du pays.

Ce transfert pourrait prendre la forme de nouveaux pouvoirs de taxation pour les municipalités ou d’une allocation d’une partie des taxes de vente provinciales ou des impôts sur le revenu aux municipalités.

La pression d'une population croissante

La plainte de sous-financement des municipalités n’est ni nouvelle ni propre à une province, mais la croissance de la population a rendu les appels plus pressants.

Calgary a la croissance la plus rapide au pays. Cela veut dire que 260 personnes déménagent ici chaque jour, note la mairesse de la municipalité albertaine, Jyoti Gondek.

Ce n’est plus un simple avertissement. L’alarme sonne. Nous avons besoin d’aide.

Une citation de Jyoti Gondek, mairesse de Calgary

Les responsabilités aux municipalités n’ont fait qu’augmenter et se sont complexifiées, note la FCM.

J'ai fait le tour du Canada, puis c'est toutes les municipalités. Exemple, au Québec, depuis les dernières élections, il y a 800 élus qui ont démissionné. La pression est tellement haute, affirme Scott Pearce, le président de la FCM et maire du canton de Gore au Québec.

Appel à une solution nationale

Les appels des collectivités se sont multipliés pour accroître leur financement, que ce soit en Alberta, en Ontario ou au Nouveau-Brunswick.

Au Québec, le « cul-de-sac » fiscal a conduit à la signature d’un nouveau pacte, à la fin de l’année dernière, sans pour autant résoudre complètement la situation.

M. Legault a répondu aux municipalités québécoises, mais c’est plus large que ça. Ça prend une équipe canadienne, fait valoir Scott Pearce.

Malgré les demandes de financement supplémentaire, il ne croit pas que les Canadiens seront encore mis à contribution. Je pense qu’il y a de l’argent à Ottawa, il y a de l’argent à Québec ou dans les provinces et c’est vraiment des besoins de la population.

Moi, comme maire, je ne cherche pas un château, je veux offrir des services de qualité, des parcs, des infrastructures aux citoyens.

Une citation de Scott Pearce, président de la Fédération des municipalités canadiennes

Des relations tendues en Alberta

Les négociations promettent cependant d’être difficiles et encore plus en Alberta. Le gouvernement conservateur uni de Danielle Smith a voté une loi exigeant d’être informé de tout accord financier entre le gouvernement fédéral et ses municipalités.

J’aimerais être optimiste [et dire] que nous pouvons travailler avec le gouvernement provincial pour demander ensemble au gouvernement fédéral le financement que nous méritons. Mais à ce point-ci, j’ai l’impression que papa et maman se battent et je tente de maintenir la maison sur pied, a déploré la mairesse de Calgary.

La municipalité albertaine a calculé que la délégation de responsabilités de la province vers les municipalités représente un fardeau financier supplémentaire de 311 millions de dollars par an.

Source:    ici.radio-canada.ca/


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