Canada/Clarence Rockland veut mettre le français de l’avant
Le conseil municipal de Clarence-Rockland a adopté à l’unanimité mercredi soir une motion visant à sécuriser ses services en français.
La décision ainsi votée s’ajoute à un règlement municipal, obligeant la Ville à offrir des services en français selon le principe de l’offre active. Comme le "Bonjour-Hi", on veut s'assurer que les services en français sont présentés dès le premier contact, souligne le conseiller municipal à l’origine de la motion, Trevor Stewart.
Recul du français
Les statistiques du dernier recensement 2021 sont à l’origine de la démarche de l'élu.
Selon le conseiller, l'utilisation du français à Clarence-Rockland n'a cessé de décliner ces 20 dernières années. Réaliser ça m'a vraiment initié à protéger les services en français dans notre ville, dit-il en entrevue ce jeudi dans l'émission Les Matins d'Ici.
Selon Statistiques Canada, le nombre de personnes connaissant seulement le français à Clarence-Rockland a baissé de 14,8 % – soit 300 personnes en moins – entre 2016 et 2021.
Sur la même période, le nombre de personnes qui ne connaissent que l'anglais a augmenté de 23,5 % – soit 1280 personnes en plus.
L’Association canadienne-française de l’Ontario (ACFO) pour la région de Prescott et Russell évoque une grande satisfaction quant à cette prise de position.
Nous accordons notre plein appui à cette décision qui confirme le caractère bilingue de la municipalité et renforce le droit des citoyens francophones à recevoir des services dans leur langue, peut-on lire dans une déclaration écrite.
Cette mesure, désormais enchâssée dans la réglementation municipale, envoie un message clair : la langue française fait partie intégrante du tissu social, culturel et communautaire de Clarence-Rockland, ajoute l'organisme.
Un sentiment partagé par le docteur en droit et politologue Frédéric Bérard. Une résolution, c'est un symbole essentiellement. Mais un règlement, lui, a force de loi, s'applique aux justiciables, s'applique par définition aux corps publics, comme par exemple les municipalités, souligne-t-il.
Selon le spécialiste des droits linguistiques, les municipalités ont un devoir, une responsabilité quant à la protection du français.
Idéalement, [la résolution de Clarence-Rockland] créera un effet d'entraînement, ajoute-t-il.
Le fait français, une bataille de longue date
La question de la protection du français en milieu minoritaire n'est pas nouvelle dans la Cité de Clarence-Rockland. En 2005, la ville s'était divisée autour de l'affichage dans les deux langues. Depuis, la question du français refait régulièrement surface.
Avec cette décision et son plan stratégique récemment adopté, Clarence-Rockland réaffirme ce caractère francophone de notre municipalité, dit le conseiller Trevor Stewart.
C'est une réalisation du conseil et de conseillers municipaux qui tiennent la francophonie très proche de leur cœur.
Source: ici.radio-canada.ca/