Congo/Violences faites aux femmes : le Congo poursuit le combat

Publié le 01/12/2022 | La rédaction

Congo

En vue de sensibiliser le public aux avancées concrètes en matière de protection des femmes contre tout type de violences au Congo, plusieurs acteurs spécialisés sur la question ont tenu une conférence-débat, le 25 novembre à l’Institut français du Congo.

Organisée par l’Equipe France au Congo, en partenariat avec le ministère de la Promotion de la femme, de l’Intégration de la femme au développement et de l’Economie informelle, la conférence-débat s’inscrivait dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Avec pour texte de référence la « Loi Mouebara » adoptée en mai dernier, cette conférence visait à mesurer ce qui est déjà fait et ce qui reste à faire en termes de lutte contre les violences faites aux femmes au Congo afin d’améliorer la situation.

En effet, après plus de cinquante ans de vide juridique, le Congo dispose désormais d’un arsenal législatif qui, mis en œuvre, lui permettra de sanctionner plus efficacement les auteurs de violences faites aux femmes. « Nous avons souhaité, à l’occasion de cette journée, donner la parole à des experts en la matière pour nous présenter cette nouvelle législation, afin qu’elle ne demeure pas un texte symbolique, dénué de force exécutoire », a indiqué François Barateau, l'ambassadeur de France au Congo.

Ainsi dans leurs interventions, les panelistes Nuptia Mbemba-Talantsi, magistrat et représentante du Centre de recherche, d’information et documentation sur la femme; Tendance Venzolo Bangate, magistrat et membre de l’association des femmes juristes; et Samuel Loupe, psychologue et membre de l’association Azur développement, ont tour à tour présenté les caractéristiques de ce nouvel instrument juridique et outil de pénalisation effective des violences ayant pour base le genre au Congo, ainsi que les enjeux de sa mise en application.

Au nombre des avancées de cette loi, on note la typologie claire et détaillée des violences et chaque sanction y afférente ; le rallongement des délais de prescriptions permettant à une victime mineure de recourir aux tribunaux une fois adulte pour demander justice ; la prise en compte des délits de cybercriminalité comme le harcèlement sexuel sur les réseaux sociaux ; etc.

« La loi Mouebara ne vient pas abolir tous les instruments juridiques qui existaient avant dans notre pays comme le Code pénal, le Code de la famille et autres. Elle arrive simplement à point nommé pour les renforcer et donner une marque spécifique dans ce combat pour les droits des femmes. Dans le cadre de sa vulgarisation, il y a des campagnes de sensibilisation qui se font et se feront partout au Congo. Aussi, la loi sera traduite en langues nationales pour permettre sa large compréhension », a déclaré Nuptia Mbemba-Talantsi.

Aussi, parce que la lutte contre les violences faites aux femmes est collective et implique chaque corps professionnel, à savoir les soignants, les forces de l’ordre, les avocats, les associations et travailleurs sociaux, les magistrats…, ce temps d’échange et de sensibilisation à agir tous ensemble a été introduit et ponctué par des déclamations de slam des artistes Mariusca et Black Panther. « Au-delà de la matière juridique approfondie durant cette conférence, il nous a semblé important d’introduire un regard différent sur cette thématique. A travers l’art et la poésie, ces artistes ont éveillé différemment notre conscience », a noté Maurizio Cascioli, directeur de l’Agence française de développement.

Notons que la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes marque le coup d’envoi des seize jours d’activités en faveur des droits humains, qui prendront fin le 10 décembre, Journée internationale des droits de l’Homme.

Source:    www.rtbf.be


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